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Victor Charreton (1864-1937) - Eveil, l'aube au jardin

Huile sur finette, signée en bas à droite et en bas à gauche, titrée au dos

Robert Chatin « Victor Charreton – Vie et Œuvre » (1995)

Dimensions : Hauteur 105 x Largeur 150.5 cm

Victor Charreton est né en 1864 en Isère. Après des études de droit à Grenoble, il décide en 1902 de se consacrer à sa passion, la peinture. Il vient s’installer à Paris, et va entreprendre jusqu’en 1913 de nombreux voyages afin de capter les lumières de paysages très différents, de l’Algérie à la Hollande, en passant par l’Espagne, l’Angleterre et la Belgique.

Charreton est un peintre autodidacte et moderniste. Son art est unique, inclassable. Il va mettre au point ses propres techniques et  ses propres supports. Dans ses paysages, la couleur domine le dessin qui est rapidement esquissé au crayon sur le carton ou la toile nue. Il peint sur le motif, sans préparation, et pratique la peinture « en réserves », qui laisse apparaitre le support dont il utilise la couleur. La matière, peinture à l’huile le plus souvent,  est posée directement au couteau ou à la brosse, et les juxtapositions chromatiques qu’il opère sont franches et  audacieuses.

La puissance des œuvres de Charreton est comparable aux œuvres fauves réalisées par Matisse ou Derain à l’époque où Victor Charreton s’installe à Paris. L’Auvergne, la Bretagne, la Provence sont les sujets qui lui resteront chers toute sa vie.

« Eveil, l’aube au jardin »  est un des plus grands chefs d’œuvre de Charreton.

Sur un format immense, il est visible que l’artiste a consacré un temps particulièrement important pour représenter sa propriété à l’apogée de la floraison. Il a travaillé avec minutie, en pleine pate, appliquant jusqu’à un centimètre d’épaisseur de matière picturale sur la toile. Dans ce tableau, l’œuvre peinte de Victor Charreton devient sculpturale. Véritable explosion de couleurs pures, cette œuvre est absolument étonnante quand nous la regardons avec des plans rapprochés : La représentation des fleurs devient presque abstraite, et nous montre l’immense talent de cet artiste précurseur.

Au tout premier plan, se détachent deux immenses arbustes recouverts de fleurs : en mobilisant une riche palette de rouges, d’oranges, de jaunes, de roses, de verts et de blancs, l’artiste nous donne à voir une floraison d’une rare exubérance. Les deux arbustes sont séparés par une étroite bande de gazon qui guide la composition vers les plans suivants : l’herbe du jardin, les arbres et les bâtiments en partie éclairés par la lumière du soleil. Nous sommes ainsi invités à suivre cette bande de gazon et à nous glisser entre les fleurs pour pénétrer dans ce lieu enchanté à un moment tout particulier : le lever du jour. Ainsi, la maison principale est éclairée par la lumière encore rasante du soleil en provenance de la partie supérieure gauche. Une trouée de ciel bleu où flottent des nuages légers accentue la luminosité de la scène. On remarquera également la grâce de la composition, laquelle associe deux lignes qui se rejoignent : la ligne esquissée par la bande de gazon qui remonte vers le centre du tableau où converge la ligne constituée par les premiers rayons de soleil qui descendent en suivant une diagonale.

 

Musées dans lesquels des œuvres de Charreton sont exposées :

Paris, Musée d’Orsay et Petit Palais

New York

Madrid

Lyon

Cle