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Grand Bureau Plat en acajou de Cuba

Paris, Circa 1780, Epoque Louis XVI

Dimensions : H. 78cm, L. 165.5cm, P. 84cm (Longueur des tirettes : 42cm chacune)

Le Bureau Plat est sans aucun doute le meuble qui représente le mieux l’excellence des arts décoratifs du 18ème siècle. A partir de l’époque Louis XV, en opposition aux bureaux à caissons, les bureaux plats font leur apparition. La ligne droite de la ceinture, si elle réduit l’espace de rangement, confère une allure sublime et sera l’apanage des clients les plus exigeants. Le prix des bureaux plats s’explique bien sûr par la qualité de leur construction mais également par leur rareté : Dans les grandes demeures des puissants commanditaires, on trouvait des dizaines de commodes, secrétaires et petits meubles, mais bien souvent un seul bureau. C’est la raison pour laquelle on a construit à l’Epoque Napoléon III quantité de bureaux de style Louis XV et Louis XVI, qu’il ne faut pas confondre avec les bureaux d’époque comme celui-ci.

La dimension de ce bureau est grande, sans atteindre la taille de certains bureaux d’un mètre quatre-vingt qui sont souvent disgracieux dans leurs proportions. La longueur d’un mètre soixante-cinq, est agrandie par deux belles tirettes de 42cm chacune qui donnent à ce bureau une très belle surface de travail. C’est un bureau toutes faces, prévu pour être présenté au milieu d’une pièce.

La première qualité de ce bureau réside dans la qualité de l’acajou utilisé. C’est de Cuba que furent importées les plus belles essences. Ici, les montants en massif ainsi que les feuillets d’une belle épaisseur ont été débité dans de l’acajou au grain exceptionnel et sans défaut aucun. La deuxième qualité de ce bureau est constituée par l’excellence de ses lignes. La section importante des montants est proportionnée à la largeur du bureau. Ces montants, qui forment les pieds, sont idéalement fuselés : ils sont légèrement renflés pour éviter un effet d’optique « en cure-dent ». Le débord du plateau est également bien calculé, ainsi que la réserve en acajou relativement étroite qui ceinture le cuir. Enfin, la garniture de bronzes d’origine est très soignée tout en restant sobre. La lingotière est moulurée, les bagues et les sabots sont finement ciselés, et les encadrements sur les tiroirs, les côtés, montants et faux tiroirs, sont en perlé régulier. La dorure d’origine des bronzes a pu être récupérée, à l’exception des perles qui ont été redorées.

Le dessus de cuir est neuf ; il a été réalisé par la maison Lemerle. Le bureau a fait l’objet d’une restauration complète et revernis au tampon. Ce bureau est monté sur chêne, il est en très bel état de conservation et n’a subi que des restaurations d’entretien.