Dimensions : H. 77,5 x L. 168 cm x P. 81 cm
Dès le début du 18ème siècle, les bureaux noirs deviennent à Paris, la marque de la puissance et de la réussite. Ces bureaux vont être fabriqués avec des niveaux de qualité très différents, en fonction du commanditaire. Le cout très élevé de l’ébène, importé depuis les caraïbes par bateaux, va orienter les ébénistes à fournir des bureaux en poirier ou autre fruitier noirci, l’ébène restant réservé à une clientèle fortunée. Le travail de conception et d’ébénisterie varie également beaucoup, du bureau aux lignes simples et souvent raides, jusqu’aux bureaux les plus élaborées comme celui-ci. Les garnitures de bronzes varient des simples bronzes fonctionnels avec des modèles de séries, à des ornementation aux décors somptueux et uniques, dont les qualités de ciselure et de la dorure donnent une idée du coût faramineux d’un bureau comme le nôtre en 1730.
Ce bureau ouvre par un tiroir central, et quatre tiroirs latéraux répartis en deux petits caissons. Il est plaqué du plus bel ébène, encore aujourd’hui d’origine à plus de 95%. Le bureau a été conçu pour être placé au milieu d’une pièce, décoré de manière absolument identique sur les deux grands cotés ; pour cela, 5 tiroirs sont simulés à la perfection sur le grand côté non ouvrant.
Le dessinateur de ce bureau a souhaité donner un effet de richesse et en même temps de pureté. Contrairement à une grande quantité de bureaux noirs, celui-ci n’est orné d’aucun filet de cuivre. La qualité de l’ébène et des bronzes suffisent au contraste puissant de l’or et du noir pur.
Il faut remarquer le tiroir central en retrait qui permet à l’utilisateur davantage de confort, mais demandait à l’ébéniste un travail supplémentaire. Ce retrait a pour autre avantage de permettre le positionnement de superbes chutes en bronzes dorés qui flanquent le tiroir et rythment la ligne du bureau. De plus, la forme complexe des tiroirs constitue une difficulté technique notable en 1730.
Le plateau est gainé d’un superbe cuir postérieur de la maison Lemerle, teint sur mesure et décoré aux petits fers et à la feuille d’or. Le cuir est cerclé d’une lingotière d’origine en bronze.
Ce bureau présente une ornementation de bronzes tout à fait remarquable. La ciselure est très fouillée pour l’époque, et chose rarissime, la dorure est d’origine. Conservé dans la même famille depuis plusieurs générations, ce bureau n’a pas souffert de ce que malheureusement la très grande majorité des meubles du 18e siècle a subi : les dorures altérées par l’oxydation ont très souvent été nettoyées avec des produits non adaptés qui les ont détruites. Nous avons photographié et filmé le processus de nettoyage des bronzes de ce bureau: Sous l’oxydation et les salissures de 300 ans, la dorure d’origine intacte réapparaît.
Parmi les bronzes : sabots feuillagés, chutes godronnées et ornées de feuilles d’acanthe, entrées de serrures, mains tombantes, chutes d’angles à l’effigie d’une tête de Bacchus et d’une tête de lion, rosaces latérales… Structurant parfaitement la ligne du bureau, les 5 tiroirs, les 5 tiroirs simulés et les deux petits cotés sont tous ornés d’encadrements de bronzes, finement ciselés et dorés.
LE BUREAU EST MONTE SUR SAPIN, LES PIEDS EN CHÊNE, LE PLACAGE EN ÉBÈNE, ET LES FONÇURES EN NOYER. EXCELLENT ETAT DE CONSERVATION, RESTAURATION COMPLÈTE, PHOTOS DISPONIBLES SUR DEMANDE.