Dimensions : H. 87 x L. 130 x P. 55 cm
Cette élégante commode est de forme demi-lune, ouvrant en façade par deux tiroirs sans traverse, et par des portes sur ses cotés arrondis. Le « vernis Martin » utilisé ici pour le décor, fut inventé par les frères Martin, au milieu du XVIIIème siècle. A base de copal, ce vernis permis d’imiter les laques Chinoises et Japonaises qui nous arrivaient sur des panneaux depuis l’orient, et dont les prix étaient évidement exorbitants. La technique du vernis Martin n’a rien à envier aux laques orientales car elle permet une grande finesse de dessin et des transparences subtiles. La grande période de ces décors orientaux est l’époque Louis XV, pendant laquelle la mode des chinoiseries déferla dans les milieux du pouvoir et de l’aristocratie ; mais les ébénistes continuèrent sous le règne de Louis XVI à décorer les meubles les plus fastueux avec de la laque noire aux décors chinoisant.
La ligne de cette commode est superbe pour plusieurs raisons : le corps du meuble est très haut sur pieds, ce qui lui donne une grande légèreté. La façade, légèrement bombée, initie l’arrondi des côtés. Les deux tiroirs sont décorés d’un seul panneau décoratif, grâce au procédé des tiroirs sans traverse, que l’on réservait depuis l’époque Louis XV à la fabrication des plus beaux meubles. Enfin, la forme demi-lune avec une ouverture à portes permet de réduire l’aspect massif des commodes rectangulaires. Il faut d’ailleurs remarquer ici la faible profondeur de cette commode.
Le décor quand à lui, est à la fois épuré et d’une grande finesse. Le but fut de créer du contraste entre le noir et l’or. Le dessin chinoisant est très équilibré, il tient parfaitement compte du positionnement des bronzes ; ces derniers sont finement ciselés, et il faut particulièrement remarquer le magnifique et rare tablier. Ces bronzes ont été simplement nettoyés, leur « Vernis Or » est d’origine.
Cette commode vient d’être entièrement restaurée. Son état de conservation est remarquable, notamment en ce qui concerne la laque qui pour une fois est d’origine dans sa quasi-totalité.