Dimensions : H. 87 x L. 118 x P. 65 cm
Cette jolie commode présente les caractéristiques d’un travail exécuté vers 1730/1740 dans la région de Grenoble ou un peu plus au sud. Contrairement à l’ébénisterie Parisienne, l’utilisation du Pin ne se limite pas aux façades des tiroirs et aux planches de structure ; les fonçures (ou intérieurs de tiroirs) sont également fabriquées en pin. La marqueterie est constituée de placages géométriques de bois indigènes et non exotiques importés des Indes comme c’était le cas pour les meubles parisiens. Le dessus de bois est également caractéristique du Dauphiné ou on ne produisait pas de commode à dessus de marbre à cette époque.
Cette pièce n’est pourtant en aucun cas un travail rustique. L’ébéniste, dans la mouvance du spécialiste local Thomas Hache, a pris soin de bâtir sa structure avec les tendances de la capitale en ce début d’époque Louis XV : La façade généreusement renflée se prolonge par un ample arrondi des montants avant. Cette ligne très arquée permet d’avoir des cotés moins profonds, et réduit l’aspect massif du meuble ; la vision de trois-quarts en est beaucoup plus harmonieuse.
Les proportions sont bien calculées, avec une cohérence des débords des tiroirs et du plateau ; la position des bronzes a été judicieusement prévue dans le dessin de la marqueterie, et leur qualité de ciselure et de dorure laisse à penser qu’ils ont été commandés à Paris comme le faisait souvent Thomas Hache. Le placage est constitué de loupes d’érable et de frêne, de prunier, d’olivier et de ronce de noyer. Il est finement marqueté en feuilles à décor géométrique bordés de filets de bois noirci. La commode ouvre par cinq tiroirs sur trois rangs, garnis de poignées de tirages tombantes et entrées de serrures de style encore régence, en bronze ciselé et doré. Les montants arrondis présentent des cannelures simulées.
Ce meuble en bel état de conservation, a conservé la quasi-totalité de son placage d’origine. Seule la dorure des bronzes d’origine a été reprise.